Noël, c’est la poudre aux yeux, les vitrines débordantes de nouveautés, d’artifices, d’objets séduisants qui tentent de se rendre indispensables.
Noël, c’est souvent la course aux cadeaux, la planification des repas, la gestion des invitations croisées, les cadeaux d’hôtesse, les dépenses, l’opulence et j’en passe.
Beaucoup d’énergie pour quelques heures. Beaucoup de temps investi pour répondre à la pression sociale, à commencer par celle, implicite, des plus jeunes, qui ont des annonces publicitaires plein les yeux.
Noël, c’est tout ça. Et beaucoup plus. C’est une célébration joyeuse, légère, teintée d’une légende aussi poétique qu’invraisemblable (vous savez bien… le vieux monsieur qui se déplace en traîneau sans souffrir du décalage horaire). C’est l’aboutissement d’une année, le moment où on se dit pour la n-ième fois, mais avec un peu plus de cérémonial dans la voix, que « vraiment, le temps file ».
Noël, c’est une kyrielle de souvenirs que je pourrais superposer : mes Noël avec mes robes de petite fille modèle, les joues rouges d’excitation, auxquelles se substituent les photos de mes enfants. Toujours ces mêmes joues rouges, et les yeux remplis de sommeil, car chez nous, vous-savez-qui passe encore dans la nuit. Les cadeaux se déballent tôt le matin, tandis que les parents tentent de se remettre des agapes de la veille avec un café bien fort.
Noël chez nous, c’est aussi des réunions de famille par technologie interposée, pour combler l’éloignement géographique. On se montre fièrement nos sapins respectifs, pendant que les petits se précipitent pour montrer leurs cadeaux ou, selon les années, font un coucou distrait à l’écran, bien trop occupés à jouer.
Noël, c’est avant tout ce que l’on en fait. L’esprit de Noël existe-t-il ? Oui, bien sûr ! Il existe pour ceux qui ont à coeur de créer cette petite bulle de plaisir qui ne dure qu’un temps.
Le compte à rebours a débuté…
Mon Noël consiste avant tout à préparer Noël. Quelques heures consacrées à déballer les boîtes d’objets de décoration et à les installer. Ces boules, guirlandes et autres sujets qui passent le plus clair de leur temps à l’écart dans le garage ou le cabanon.
Préparer le sapin, remplie de l’illusion de pouvoir le faire sur fond de musique jazz avec un verre de vin, dans le calme de mon logis. Hum… Ce serait oublier les deux petits excités qui veulent mettre la main à la pâte et dont je ne partage pas toujours les standards esthétiques. Compromis à l’horizon donc, sauf pour la musique et le verre de vin !
M’assoir avec les enfants, les regarder cocher tous les jouets du catalogue, surtout ceux dont ils n’ont jamais entendu parler, les regarder écrire consciencieusement leur liste au Père Noël des étoiles dans les yeux, et entretenir cette magie pendant quelques semaines. Leur organiser un atelier bricolage pour préparer des décorations à coller aux fenêtres ou des cartes de voeux à colorier.
Puis m’isoler un soir, assise par terre dans le sous-sol, et prendre le temps d’emballer les présents en ayant à coeur de faire de beaux paquets. Certes, ils seront vite déchirés. Mais je me régale à emballer avec soin, puis à assembler les cadeaux au pied du sapin pour le simple plaisir des yeux.
Mon Noël, ce sera aussi la préparation d’une jolie table pour les amis que nous recevrons, nos « sans-famille » préférés qui viendront égayer la maison et « faire le party » jusqu’aux petites heures. Je vais ressortir mon grand drap blanc, frappé aux initiales d’une arrière-grand-mère dont je ne sais même plus si elle était la mienne, y déposer quelques bougies, de jolies serviettes, et peut-être même des paillettes parce que c’est la fête. Le tout rehaussé d’une petite dose de quétaine (« kitsch ») : pour l’ambiance, quoi de mieux que cette chaîne de télé qui passe un feu de foyer 24 h sur 24 ? J’adore!
Tout cela semble parfait. Sur papier. Car Noël, ce sera sûrement aussi ces douzaines de jolis biscuits que j’ai toujours l’ambition de réaliser et qui par manque de temps, ou de talent, se transforment en une seule douzaine, que nous n’offrons pas – mais que nous mangeons – car ils étaient trop petits, ratés, ou brûlés.
Oui, la déco est plus ou moins la même que l’année dernière. Je vais peut-être oublier de disposer sur les assiettes les surprises achetées pour nos invités car je les aurais trop bien cachées dans un placard. Peu importe. Nous les inviterons de nouveau pour le Nouvel An.
Il y aura même une pointe de déception des plus jeunes au moment du grand déballage. Des cadeaux manquent à l’appel ? Vous savez quoi, cette année encore, je profiterai de la meilleure excuse qui soit : le Père Noël a fait des choix, parce qu’à son âge, il ne peut pas trop se charger !
Tout ça fait partie du charme. L’esprit de Noël c’est la fête, le partage de beaux moments avec ceux que j’aime, pas la course aux cadeaux ni à la déco.
Côté déco justement, il y a toujours moyen de s’arranger. Simplifiez-vous la vie et réutilisez ce que vous avez déjà. Cela évitera quelques achats, sans entamer le plaisir de préparer sa maison pour les fêtes. On recycle les bocaux de verre et les vases rarement utilisés en les remplissant avec les boules de Noël qui n’auront pas trouvé leur place dans le sapin. On sort les bougies accumulées au fil des années et on les dispose un peu partout pour rendre la lumière plus douce. On remplace les photos de vacances dans le sud par de beaux papiers dans les coloris choisis pour la période des fêtes, et on accroche les cartes de voeux aux couleurs chatoyantes sur un gros ruban rouge pour égayer la maison.
Sources: 1 & 2, 3, 4, 5 & 6 Aurélie Sabatié.
Vous l’aurez compris, je savoure Noël par anticipation. Celle de faire plaisir aux autres, celle de me faire plaisir, en faisant durer ces petits moments jusqu’au grand jour.
Comme il est encore tôt pour vous souhaiter joyeux Noël, je vous adresse mes meilleurs voeux pour un joyeux « temps des fêtes ». Profitez-en dès maintenant !
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