Dans ma première chronique, je vous proposais de décrypter mon rapport à la déco. Mais je dois avouer qu’ayant souvent du mal à visualiser le résultat final, j’hésite à me lancer. C’est pourquoi je commence en général par défricher, faire place nette, bref, le rangement par le vide.
Comme je suis du genre à faire les choses à fond, je ne me limite pas à prendre un sac poubelle et à vider à l’aveuglette tout ce qui traîne, pour faire de la place en me donnant bonne conscience. Je ne range pas, je dé-sen-com-bre. C’est un art… Surtout si le sujet est du genre à accorder une valeur sentimentale à des choses a priori sans utilité (tickets de cinéma, accessoires jamais portés, premier journal intime, cadre en bois colorié à la main par ma poulette, premier dessin de loulou sur un set de table de restaurant… bref, vous voyez le topo).
Si vous vous lancez tête baissée un beau samedi matin à l’assaut d’un placard qui menace de déborder, le résultat à long terme n’est pas garanti. Il vous faut une approche plus structurée. C’est comme la peinture. Ce sera beau et durable si vous prenez la peine de passer une couche de « primer » et deux couches de couleur. Pour le placard, c’est pareil.
On ouvre, première évaluation des dégâts… On referme.
On cogite. On rouvre. Et on attaque. L’approche peut sembler plus longue, mais rassurez-vous, vous aurez quand même droit au sac poubelle et je vous garantis un effet à long terme.
Les anglophones ont un mot pour cela, qui va à mon sens au-delà du terme français : « de-clutter » désigne l’acte de désencombrer, mais aussi celui d’organiser et de prioriser.
Quand je « désencombre », je trie, je range et j’organise. Je fais défiler ma check-list mentale : Est-ce utile? Est-ce que je garde? Si oui, je range où et comment ? Chaque réponse amenant son lot d’options :
A. Je jette;
B. Je donne, je recycle;
C. Je garde… MAIS je range au bon endroit et de la bonne façon. D’où une collection impressionnante de paniers et boîtes en plastique qui se déplacent dans la maison au gré de mes campagnes de tri.
A moins que vous ne soyez en train de ranger votre tiroir à épices (= charge émotionnelle plutôt légère), vous remarquerez que ce tri fait un bien fou à la tête. Une fois concentrée sur les piles de linge ou de papiers, exit le stress du travail, les petits tracas du quotidien et même les questions « urgentes » des enfants. L’heure est grave, Maman range!
Sans même vous en rendre compte, vous « revisitez » le passé tout en vous demandant s’il faut VRAIMENT conserver tel ou tel bibelot. Je vis ce Grand Ménage comme un exercice salutaire et bien moins coûteux qu’une psychanalyse.
La beauté de la chose est que ça s’applique à toutes les pièce. Penderie, bureau, cuisine ou encore garage (si, si, avec un peu de préparation mentale, Môssieur se pliera à l’exercice ou abdiquera et vous laissera faire. J’ai testé pour vous).
Pour les vêtements, l’élément sentimental est souvent le nœud du problème, coincé entre les maillots de bain pénibles à essayer en plein mois de février par une lumière blafarde, et les jeans de jeunesse auxquels on s’accroche malgré plusieurs grossesses. Mais avec un peu de persévérance, vos tentatives seront couronnées de succès. Et si la superficie de la penderie vous le permet, rien n’empêche d’être indulgent avec vous-même et d’étaler le processus sur quelques mois. J’ai enfin donné le mois dernier une caisse de pantalons et jupes soigneusement rangés année après année… Pas portés ? A donner !
Si vous avez besoin d’une autre bonne raison pour vous lancer dans l’aventure, dites-vous que le fameux grand ménage de printemps se fera plus vite si vos placards ne débordent plus d’objets inutiles ou passés de mode. Et si vous faites partie du club des acheteurs compulsifs, vous venez de trouver une (autre) bonne raison pour consommer davantage puisque la nature a horreur du vide ☺
Quelle que soit votre approche, il s’agit d’un traitement à consommer sans modération ! A défaut de révolutionner votre intérieur, cela pourrait au moins vous aider à passer l’hiver, en attendant des températures plus clémentes. Donnez m’en des nouvelles et partagez votre méthode.
Bon rangement!
1 commentaire
Ah je l’aime beaucoup cette chronique, car je suis engagée dans le même processus depuis euh…. deux ans environ. Sur la durée, on y prend goût, et on devient la reine des paniers et boîtes en tous genres.
Besoin de conseils pour aborder le rangement des milliers de photos qui n’ont toujours pas rejoint mes albums!
Ghislaine (la maman de la chroniqueuse)